Argentine et Chili : jeudi 1er mai 2025
Dernière demi-journée sur Rapa Nui, derniers petits achats et dernières photos, avant de quitter cette belle île et son histoire si intéressante.
Réponse à la question du 30 avril : la décapitation
Bravo ! Évènement méconnu de l’histoire, la rafle de 1862 fût un coup terrible pour la culture pasquienne, littéralement décapitée par la perte de plus de 1400 individus, plus du tiers des habitants, y compris et surtout les sachants. À l’époque la société pasquienne s’était spécialisée. Au culte des ancêtres à travers les Moais s’était substitué celui de l’homme oiseau, plus tard interdit après la christianisation de l’île. La tradition n’était plus seulement orale, car une écriture hiéroglyphique avait été développée, le rongo rongo. Malheureusement, tous les scribes ou lecteurs de cette écriture furent raflés.
Aujourd’hui pour la plus grande joie (et le plus grand bénéfice) des artisans qui vendent aux touristex des tablettes â déchiffrer, sculptées sur du makoi ou bois de rose.
Vu des Pasquiens, l’évènement ponctuel évoqué dans la question est bien évidemment la rafle de 1862. Mais la cause profonde en est bien l’abolition de l’esclavage au Pérou en 1854. Qui a conduit les grands agriculteurs péruviens à affréter des bâtiments pour glaner en Polynésie les travailleurs forcés nécessaires à la bonne marche de leurs estancias. Et pour assurer le succès de l’opération, ils ont fait confiance à des négriers expérimentés.
Question du 1er avril : l’œuf
On vous a déjà parlé du triathlon de l’homme oiseau : trail le long du cratère, natation pour rejoindre le motu ou îlot, puis chasse à l’œuf de sterne, ça ne s’invente pas. Était déclaré vainqueur celui qui rapportait l’œuf intact à son point de départ en haut du volcan. Comment faisaient les concurrents pour transporter l’œuf ?
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Pour continuer avec Francis Mazière : “En silence, l’homme descendait alors vers la mer dans laquelle il trempait l’oeuf avant de se l’attacher sur le front avec un bandeau de mahute.”
Le mahute est un arbre originaire de l’est de l’Asie, dont l’écorce était (est?) utilisée pour faire du tissu, en suivant une technique semblable à celle pour le papyrus d’Egypte ou le papier du Japon. Cette technique demande beaucoup de temps et d’effort.
L’Homme Oiseau n’était pas celui qui gagnait l’épreuve, mais celui que le vainqueur représentait : “L’initié lui nouait autour du bras un bandeau de tapa rouge dans lequel était glissé un morceau de bois de santal. De ce bras sanctifié, il recevait le don de l’oeuf.” Mazière précise aussi que les hommes de la procession se recouvraient la tête de perruque de cheveux de femmes.
Il est intéressant de noter que mahute est aussi un terme de fauconnerie désignant le haut des ailes. La boucle est bouclée, même si l’étymologie est différente.
Merci de travailler même le 1er mai !
Bel aéroport ! Bon vol !